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1, 2, 3… Sortez ! Le musée, la musique ou l’expo de la semaine

Un fin brouillard envahit les jardins de la Fondation Beyeler, ses fontaines et ses étangs. Orchestré par Fujiko Nakaya, sculptrice ès brumes, il est à l’image de cette exposition estivale de l’institution bâloise : toujours changeant, parfois opaque, poétique, certainement. Ainsi l’a voulue sa troupe de commissaires, parmi lesquels le plasticien Philippe Parreno et les curateurs Mouna Mekouar et Hans Ulrich Obrist : ils ont imaginé en chœur un parcours fluide, où chaque geste se réinvente, jusqu’à l’achat des billets et le passage aux vestiaires.
Pas de titre pour cette exposition, ou plutôt des dizaines : chaque jour elle change, s’intitulant tour à tour « L’été est fini », « Yaldabaoth », « Danse avec les démons » ou plus prosaïquement « Chroniques du nuage ». Au sein des salles, le visiteur est tout autant déboussolé : souvent, un chariot passe, chargé d’une sérigraphie de Warhol ou d’une toile de Mondrian. Car l’accrochage des collections est lui aussi mouvant, sur une idée de Tino Sehgal, d’ordinaire grand maître de la performance. Il arrive qu’une salle soit organisée en fonction de la ligne d’horizon des toiles, Kandinsky à touche-touche avec Ferdinand Hodler. Ou qu’un paysage de Michael Armitage tutoie une fleur de Warhol… qui bientôt disparaît.
Autre invention détonnant : la salle de sculptures en duo, un Giacometti embrassant un Lipchitz, le Titi de Jeff Koons s’acoquinant avec un chaos mécanique de Tinguely. Les visiteurs les plus aventureux pourront même dormir dans le lit mobile conçu par Carsten Höller avec un spécialiste du sommeil : il est propice, dit-on, au surgissement des rêves. Ou goûter les fleurs empoisonnées que Precious Okoyomon a fait pousser dans la serre et gardées par quelques papillons et un doudou géant qui, parfois, ouvre les yeux sur vous. Comme pour vous rappeler que vous ne rêvez pas.
« Exposition d’été », Fondation Beyeler, Baselstrasse 101, Riehen/Bâle (Suisse), jusqu’au 11 août. ­
Le dembow, c’est la rythmique jamaïcaine qui a inspiré les chanteurs de reggaeton de Panama et de Porto Rico, mais c’est aussi un courant musical en Martinique, île d’où est originaire la chanteuse Meryl. Nommée dans les catégories révélation scène et révélation féminine aux Victoires de la musique 2024, la chanteuse de 28 ans ne cesse de parcourir l’Hexagone pour présenter son nouvel album, Caviar I. Ce dernier s’inspire de toutes les musiques caribéennes, comme ce fameux dembow dont elle propose sa version avec DJ Tutuss. Meryl y invite la fine fleur des tchatcheurs de la Martinique : Lamasa, Jozii, Noelia, Shannon et Yozo. En plus de mettre en lumière les courants underground de « son pays natal », comme dirait le poète Aimé Césaire, elle rend aussi hommage à ses aînées, à l’instar de la chanteuse Jocelyne Béroard du groupe Kassav’, qui a popularisé le zouk.
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